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Les migrations tunisiennes augmentent et les migrants sont de plus en plus qualifiés, selon un nouveau rapport de l’OCDE, présenté à Tunis en présence du Ministre des Affaires sociales, M. Mohamed Trabelsi, et de l’Ambassadeur de France en Tunisie, M. Olivier Poivre D’Arvor. D’après Talents à l’étranger : Une revue des émigrés tunisiens, le nombre de personnes nées en Tunisie et résidant dans les pays de l’OCDE a atteint 630 000 en 2015/16. De plus, on dénombre au moins 500 000 descendants d’émigrés tunisiens dans les pays européens de l’OCDE. Après une hausse suite à la Révolution de 2011, notamment vers l’Italie, les flux annuels vers la zone OCDE se sont établis à 20 000 personnes en 2017.

Les émigrés tunisiens sont concentrés dans quelques pays, principalement européens. Le rapport montre notamment que plus de 60 % des émigrés tunisiens résident en France en 2015/16, témoignant des liens historiques et linguistiques forts entre les deux pays.

« Si la majorité des émigrés tunisiens a encore un niveau d’éducation faible, un quart des émigrés tunisiens détient un diplôme de l’enseignement supérieur en 2015/16, soit huit points de pourcentage de plus qu’en 2000/01 », a souligné Jean-Christophe Dumont, Chef de la division des migrations internationales à l’OCDE. « La diaspora tunisienne constitue une ressource à haut potentiel pour le développement de la Tunisie avec laquelle il faut resserrer les liens. »

Le nombre d’émigrées tunisiennes ayant un niveau d’éducation élevé a plus que doublé depuis 2000/01. Par ailleurs, les descendants d’immigrés tunisiens sont plus diplômés que les enfants de natifs : un tiers des descendants d’émigrés tunisiens en Europe (170 000) détiennent un diplôme du supérieur.

Les émigrés tunisiens font toutefois face à des difficultés sur le marché du travail, notamment en Europe. Leur taux de chômage s’élève à 23 % en 2015/2016 dans les pays de l’OCDE et il est de 28 % pour les personnes peu qualifiées. Même si la majorité des émigrés tunisiens occupent des emplois peu qualifiés, environ 40 % des émigrés tunisiens en emploi en France occupent une profession qualifiée, soit près de 60 000 personnes. Plus de 3 200 médecins et 1 600 infirmiers travaillant dans les pays de l’OCDE sont nés en Tunisie. Plus de 17 000 étudiants tunisiens sont en mobilité internationale en 2016, soit une hausse de 20 % en trois ans.

Le rapport met en exergue une forte dynamique migratoire. D’un côté, près d’un tiers des adultes en Tunisie expriment un désir d’émigrer, et ce taux s’élève à près de 50 % parmi les jeunes Tunisiens, soit le plus élevé de la région Afrique du Nord. De l’autre côté, la migration de retour concernait environ 60 000 Tunisiens en 2014. Ce groupe a des niveaux d’éducation nettement plus élevés que la moyenne de la population du pays. De plus, ils sont plus de deux fois plus susceptibles de devenir entrepreneurs que le reste de la population.

La diaspora tunisienne, grandissante, hétérogène et dynamique représente une ressource majeure pour l’économie tunisienne. Le gouvernement tunisien a depuis longtemps conscience de son rôle et s’est activement saisi de cet enjeu. Mobiliser les compétences et les talents de ces personnes pour le développement de leur pays suppose de mieux les connaître et de mieux cerner leurs aspirations, leurs besoins et leurs attentes. Pour ceux qui reviennent en Tunisie, il est également nécessaire de leur fournir des informations détaillées sur les opportunités d’emploi et d’investissement et de faciliter la reconnaissance et le transfert de leurs compétences afin d’assurer leur bonne intégration sur le marché du travail et plus largement en Tunisie.

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